Le Docteur est réalisateur : Juliette Swildens pour Eram.

L’histoire de ce film a démarré il y a six mois, dans la chambre du dernier étage de l’hôtel Montana.

Alors. Je n’ai pas couché pour faire ce film, je mets tout de suite les choses aux claires, mais Juliette Swildens (vous connaissez sa marque Swildens n’est-ce pas ?) avait choisi cet hôtel sur le point d’ouvrir pour présenter sa collection capsule à la presse. (vous êtes)(je vous jure).

L’endroit est merveilleux. La chambre possède une baie vitrée qui donne sur les toits de Saint Germain des prés. La décoration est signée Vincent Darré, un excentrique mondain parisien, décorateur à ses heures gagnées (l’inverse de perdues, ça existe non?). Les papiers-peints font baver d’envie et valent à eux-seuls le coup d’oeil, les moquettes aussi. Le rez-de-chaussée est un club ouvert à tous le soir (enfin sous réserve de connaître les physio « j’te tape dans l’dos ») et le premier étage est un restaurant de caviar. bref, vous l’avez compris, on n’est pas chez les miteux.

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Juliette Swildens

 

Juliette m’accueille à 9h30 du matin, avec Renaud Montin, le jeune et fringant directeur marketing et digital d’Eram, ainsi que Laure, sa RP, afin de me présenter sa collection et de tailler un peu le bout de gras autour de ses 7 modèles.

Juliette raconte : « L’idée de départ est une collection hyper flashy et très confortable pour aller danser, inspirée des années 70 et 80. Je danse personnellement beaucoup mais toujours en grosses bottes ! J’ai le souvenir d’avoir piqué des escarpins à ma mère quand j’avais 18 ans, et d’avoir eu des difficultés à marcher pendant une semaine après cette nuit d’enfer. Mes copines se plaignent également beaucoup de ne pas pouvoir allier danse et talons. J’ai donc cherché à résoudre ce dilemmne avec ma collection : j’ai pensé à des rembourrages à l’intérieur ou à des formes qui tiennent le pied. Le tout dans des styles différents qui correspondent à toutes les filles : le stiletto hyper sexy avec l’aiguille, les plateformes pour la petite qui veut se grandir, la fille plus pop avec les sandales multicolores, et la toute plate pour la Lolita. La collection mélange les époques et les inspirations. J’aime cette liberté, ce mix des genres, c’est ouvert, t’es pas obligé d’avoir un style précis. »

Et comment ça a commencé cette aventure ?

« Eram m’a appelée. Pour moi, c’est une marque mythique. D’abord, il y a les pubs démentes des années 80 « Il faudrait être fou pour dépenser plus » et puis, ce sont les premiers qui ont fait des chaussures accessibles. À l’époque, il n’y avait pas de Zara ou de H&M ! Côté fringues, il y avait avait Kookaï qui était créatif et accessible, et en shoes, c’était Eram. Ce positionnement me parle. Je trouve aberrant que certaines marques fassent des marges x20. Certaines travaillent très bien, collaborent avec des artisans et le prix est justifié mais la plupart du temps, c’est du foutage de gueule ! »

Tu crois vraiment que les gens sont dupes ?

« Mais oui, les gens sont dupes. Regarde le succès de certaines enseignes ! J’essaie avec ma marque de faire un produit avec un prix qui corresponde à ce que tu achètes. Je veille à la marge. Et c’est la mentalité d’Eram. Ils m’avaient promis de faire un produit de belle qualité et le résultat est là. Les matières sont magnifiques, les talons sont montés avec des tiges… ce n’est pas du tout assez cher par rapport à ce que ça devrait être d’ailleurs! ».

Je me tourne vers Renaud, c’est vraiiii ?

Il répond : « L’idée avec les capsules, c’est de rester dans notre ADN qui est l’accessibilité. C’est d’offrir un produit luxe à un prix raisonnable. On fait donc moins de marge que sur une collection standard… Ce qui nous plait, c’est de travailler avec des gens qui nous emmènent dans une autre dimension. Juliette a une liberté qu’on n’a pas forcément. Et on aime son extrême féminité, son aptitude à capter l’air du temps. Nous, notre mission, c’est de démocratiser la qualité. » (c’esty pas génial cette dernière phrase?)

Pourquoi une collab’ de chaussures, Juliette ?

« Je suis une dingue de la chaussure ! Une obsessionnelle. Pas forcément des talons d’ailleurs. J’ai beaucoup de chaussures, j’achète beaucoup de talons mais je ne les mets pas ! C’est l’objet qui m’intéresse. Un jour, mon mari m’a pris pour une dingue : j’avais acheté des bottes en lézard chez Sartore qui n’étaient pas à ma taille uniquement pour les poser sur ma cheminée dans mon salon. J’aime la chaussure en tant qu’objet.  Et dans mon travail, je suis hyper frustrée car je ne peux pas faire ce que je veux. »

Pourquoi donc tu ne fais pas ce que tu veux ?

« Parce que les chaussures sortent à des prix dingues ! »

Et oui, sans chaîne de production derrière, on produit des petites quantités que l’on paye au prix fort…

Cela a dû être dur de canaliser toutes tes envies !

« Il y avait tellement de choses que je voulais faire depuis tant d’années. Il y avait tellement de possibles sur cette collection que lorsque j’ai mis sur papier tout ce que je voulais, il n’y avait aucune cohérence. Quand j’ai fait infusé tout cela, entendu mes amis se plaindre de ne pas pouvoir danser, tout est devenu évident. Il fallait faire une collection pour s’éclater toute la nuit! ».

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Sur le set du film, mise au point des lumières et du cadrage.

C’est à ce moment que l’idée d’un film sur la danse a germé dans mon esprit. C’est à ce moment-là que je leur en ai parlé (je suis spontanée), que ça les a emballé et qu’on est parti sur ce projet. En trois minutes.

L’idée a tout de suite été de faire quelque chose qui tourne autour des quatre décennies : 60’s, 70’s, 80’s et 90’s avec leur style musical bien à eux.

Les yéyés, le disco, la new wave et la techno. Quand j’ai écouté ce dernier morceau qu’Olivia m’avait envoyée (moi j’étais plutôt partie au départ sur Mr Vain), j’ai trippé. Je l’ai mis à fond tout d’un coup dans mon atelier, et believe it or not, les trentenaires autour de moi sont entrés dans une transe phénoménale. On a dansé 4 min comme des fous sans s’arrêter, hurlant et sautant comme on le faisait à l’époque (de quand on était ado). Sauf que là on était complètement essoufflé. L’âge que voulez-vous. Mais faites le test, c’est de la dynamiiiiite.

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Les mannequins en pleine repet’ de la chorégraphie avant de tourner.

Une fois la musique définie, on choisit des ambiances de night club et le stylisme. Tout est à l’instinct, il suffit de se figurer ce que chaque époque représente émotionnellement pour nous. Les 60’s un peu pastel, les 70’s et la moquette à feuille de chez Régine, les 80’s et le côté Palace et les 90’s avec ces raves et ces lieux éphémères pour danser… On collecte des images puis on confie nos recherches à Alex, le chef déco, qui traduit en réel nos fantasmes. Et c’est cela la magie des équipes. Sans elles, vous n’êtes rien. Sans leur sensibilité qui se connecte à la vôtre, rien n’existe.

Pareil pour Jean-Baptiste qui s’occupe de la photographie et invente les lumières d’après des tonnes d’images, de vidéos et d’ambiance qu’on lui envoie. Qui comprend en nous regardant dans le fond des yeux ce qu’on a derrière la tête avec Olivia, ma co-réalisatrice. Et magie ultime, Jean-Baptiste s’empare à son tour de notre imagination pour mettre en branle la sienne, et aller encore plus loin que ce qu’on voulait. Idem avec Aurélie, la manucure, qui traduit notre enthousiasme par des ongles fluos, pareil pour Audrey la chorégraphe (Oh My Danse!) qui invente des pas marquants et visuels et a même l’extrême gentillesse de nous corriger avec Olivia quand on fait la choré en même temps que les danseuses (j’ai enfin réussi à faire le breakdanse!). Idem pour les danseuses qui sautent pendant de longues minutes sans s’arrêter, enlèvent, remettent, re-enlèvent les shoes, recommençent le pas, juste à ce moment, non pas là, non, refais, colle à ta copine, vous n’êtes pas ensemble, on reprend, on coupe, on tourne, action ! Le tout avec le sourire dans les yeux… Une alchimie.

J’espère que ce film vous plaira, on y a mis du coeur !

PS : j’ai craqué pour les plateformes roooooouges, hiiiiiiiii !!

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8 commentaires

  1. Daphné - 15 mars 2016 - Répondre

    BRAVO BRAVO !
    Ce film est super chouette il donne envie de sauter partout et en plus il est un régal pour les yeux !

    1. Dr Shooooes - 15 mars 2016 - Répondre

      @Daphné Ouaaaaah, merci pour ton enthousiasme ! :)

  2. Miss Annette - 15 mars 2016 - Répondre

    Bravo on sent le travail d’équipe !! Et j’adore l’association résilles et sandales….
    C’est gai, joyeux et coloré !

  3. Gaëlle - 16 mars 2016 - Répondre

    Purée j’avais vu le film via FB, je le revois ce soir, ça me fait super envie !! Souvent les collabs, sur le papier ça en jette, et en vrai je fuis les matières cheap et les finitions bof. J’espère que celle-ci sera une exception !!

    1. Dr Shooooes - 17 mars 2016 - Répondre

      @Gaëlle Je la trouve d’une très grande qualité, je te conseille d’aller jeter un coup d’oeil, c’est déjà en boutique. des bises !

  4. Clao - 22 mars 2016 - Répondre

    Le mal est partout, ça m’a ramené à l’objet de mon affection : http://www.eram.fr/10383310095-derby-cuir-semelle-compensee-cuivre.html
    Sinon, mes modèles préférés sont associés à l’année 1978. Hasard ? Je ne pense pas ;-)

  5. sophie - 23 mars 2016 - Répondre

    omggggg j’adore tes films mathilde!!!!!!!! bravo!!!!

  6. Naga - 24 mars 2016 - Répondre

    Génialissime!!!! Le film!!! La collection!!! Tout!

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