3 nuances de bleu.

Il y a eu la vague des « 50 nuances de grey » sensée émoustiller la femme libérée mais pas décomplexée des années 2000.

Et puis, il y la vague de bleu qui a envahit ma vie, à l’exclusion de toute nuance de rose.

Il y a quelques jours, j’étais à la maison, avec mes deux fils et leur cousin. Les chaussures des deux « grands », 5 et 3 ans, étaient jetées dans l’entrée tandis que sur la table à langer, celles du tout petit de 4 mois étaient sagement rangées.

Comme mon cerveau carbure à la pompe, j’ai été frappée par un phénomène bien connu de tous, mais qui n’en fini pas de m’éberluer. Les trois souliers étaient bleus. Presque de la même nuance d’un bleu vif (et tous munis de scratchs, mais ça c’est une autre histoire, cela ajoute juste à la gémellité des modèles).

Et je me suis à nouveau fait cette remarque : les couleurs sont tabous. Cette histoire de rose et de bleu pour dissocier les filles et les garçons est aussi tenace que l’interdiction (juridique !) des pantalons pour les femmes jusque dans les années 60.

On ne me mettrait certes pas en prison pour avoir acheté des baskets rose vif à mon fils mais la pression sociale serait insupportable ou franchement fatigante. (oui oui je sais qu’il y a pire comme sujet de pression sociale, mais ne doit-on toujours parler que du « pire » ?).

Je suis sûre que ce tabou des couleurs sautera un jour ou l’autre, dans un futur proche ou lointain, et que les petits garçons porteront toutes les couleurs. Alphonse, 3 ans, me dit bien « moi, j’aime toutes les couleurs » et il veut pourtant des baskets bleues, que je lui choisis moi-même avant qu’il ne le demande ! À ce moment-là, on regardera vers le passé en trouvant complètement incroyable ce tabou. Comme aujourd’hui, on est estomaqué d’apprendre qu’il était absolument interdit de porter un pantalon pour une femme jusque dans les années 60. D’ailleurs, savez-vous qu’il est toujours inscrit dans le code civil (ou pénal, je ne sais plus) que le port du pantalon pour les femmes est interdit ?! Et que cette loi n’est pas abrogée en raison de son caractère « désuet » ?

Parfois, on a l’impression que notre génération a fait sauter tous les interdits, et surtout vestimentaires, et pourtant, il suffit de se pencher sur nos chères têtes blondes pour voir à quel point les injonctions sont résistantes.

À ceux qui cherchent des révolutions à portée de main, il reste bien celle-la. Mais est-elle pour autant la plus facile ? Pas si sûr.

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