Métaphysique des pompes, ou de l’amour de l’or

  • – Tatiiiiiiiie ?
  • – Ouiiiiiiiiii ?
  • – Elles sont BELLES, tes chaussures.
  • – Mer…ci.. Ga…briel. Je dis, manquant de m’étouffer avec mon gâteau au choco.
  • – Hihihi. Regard fixé sur mes chaussures et pleins d’émerveillements de mon neveu. 4 ans.

Oui, 4 ans.

Mon neveu m’a complimenté sur mes pompes. Je vous arrête tout de suite, il ne s’intéresse d’habitude qu’aux dinosaures (mais pas les mamouths) et aux épées. Point d’attirance vers les souliers. Non, du haut de son mètre zéro deux, il a tout simplement été envoûté par leur brillance éclatante.

Est-ce instinctif cet amour de l’or ? Ou est-ce qu’on l’apprend ? Ou est-ce que cela envoie des ondes positives dans les rétines puis dans le cerveau ?

Parce que ces pompes, elles sont un peu bizarres quand même. Bien qu’elles aient une explication très logique, tenez :

Arrêtons-nous un instant dans un bar de Chicago, avec du carrelage noir et blanc au sol et un juke box qui clignote, il est 18h34, un mardi de 1957. On boit des milk shakes et on porte des blousons de cuir, des coiffures Banane, et si on est une fille, des chemisettes avec jupes  moulantes. Au pied, des derbies bicolores noires et blanches comme ça :

Maintenant, il est 18h02, jeudi 22 septembre 2010. On est assise Front Row avec toutes les modeuses de la planète, à se détester en se claquant la bise. (En fait c’est pas vrai, on s’adore).

Miucia Prada nous envoie ses girls sur le podium, aux pieds, elles ont ça :Vous sentez la connectique de la fashion ?

Après absorption de toutes ces inspirations, voilà ma chaussure qui voit le jour. Simplifiée par rapport à la Prada mais twistée en comparaison de son ancêtre de Chicago.

Un travail remarquable des équipes (et je vous le donne en mille) de ZARA, cette multinationale de l’attentat modeux. Pas simplement de la copie, non, plus fort que ça. Des coups de génie qui font pâlir tous les créateurs et frémir  de désir toutes les fashionistas. Des It Shoes qui apparaissent puis disparaissent des boutiques aussi vite que le billet de 20 euros dans nos poches. La fameuse terreur du Sold Out… (mais c’est un autre sujet).

Pour en revenir à mon neveu adoré (et les questionnements métaphysiques soulevés plus haut sur l’inné et l’acquis), je me dois de lui rendre hommage car, en craquant pour ces derbies,  il a touché du doigt le véritable génie de ce modèle. Ces pompes, elles ne sont pas simplement dorées. Elle sont dorées MIROIR.

Elles sont galactiquo-blingo-rockabillo-brillantes.

Et ça leur donne toute leur génialissimité.

Aidez moi à devenir célèbre, ça fera plaisir à ma mère. Partagez :

3 commentaires

  1. Sammy - 7 novembre 2011 - Répondre

    Un chef d’oeuvre ce post !!!! Bravo

  2. Marie - 14 mars 2012 - Répondre

    Les Zara dorées, j’ai looongtemps hésité. J’ai marché en long en large dans le magasin jusqu’à ce que l’on me demande de partir. J’ai fait pareil le lendemain, et le surlendemain aussi (je venais juste de me faire offrir des church’s avec l’argument: classieux, tout à fait moi, alors bon, schizophrénie?), et ensuite dans un autre zara parce qu’on m’a fait savoir que j’étais indésirable dans le premier. Tout ça pour hésiter bêtement (pas chère, qu’elles étaient), pour pas les prendre. Je regrette cet achat environ dix fois par semaine (névrose?)
    Sinon, j’aime beaucoup ce blog :)

    1. Shooooes - 16 mars 2012 - Répondre

      @Marie Roooooooooooooooo, j’ai failli faire la même chose que toi. je les regardais sans passer à l’acte d’achat. et puis je les ai empruntées pour un shooting pour un magazine et après avoir passé la journée à les voir aux pieds du mannequin, je ne pouvais plus les renvoyer. Je les aimais trop! (je précise que j’ai envoyé un chèque en échange…) ;)) Moralité : ne jamais hésiter devant une paire ZARA !!!! ;)

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