C’est quoi la Paris Fashion Week en vrai ?

janeharris55

Photo Jane Harris.

J’ai mangé un Merveilleux à la crème et au chocolat du Pain Quotidien à 11h ce matin, j’ai fait couper ma frange par la coiffeuse (et non par moi avec les ciseaux à ongles des enfants), j’ai  appelé des dizaines de gens pour m’assurer qu’ils allaient bien m’inviter à leur présentation de collections (vous ne voyez pas le problème?)(vous faites souvent ça, vérifier que les gens vont  bien vous inviter aux dîners qu’ils organisent ?), bref mon moi est en panique, pas de doute, la semaine des défilés parisienne est à Paris.

Dans cette arène, le jeu des apparences est tellement violent que même si l’on y renonce, on ne peut rester de marbre devant une telle « guerre du voir ». Même de loin, vous avez pu remarquer ces images de foules aux abords des défilés, ces silhouettes clownesques adulées ou décriées (par ceux-la même qui les portent!), vous avez entendu parler des stars du système, d’Anna Wintour, de leur chauffeur, de leur pouvoir sur-toute-l’industrie-de-la-mode, de leurs caprices. On vous a raconté leur vie, ou plutôt leur train de vie. Mais quand on est un humble docteur Shooooes comme moi, qu’est-ce qu’on y fabricote à cette semaine des défilés ?

Dans cette arène encore, il faut savoir garder sa ligne (pas le régime non) (la ligne qui guide notre âme) et ne pas se laisser divertir par les lumières trop brillantes des grandes maisons.

Mon dada (et ma différence) c’est de parcourir les show-rooms des créateurs de chaussures (sans blague). Mais vraiment tous tous. Et de leur demander gentiment de me laisser regarder par le bout de leur lorgnette. Ils sont là autant pour la presse que pour accueillir les acheteurs et ils jouent leur vie. Du coup, on est tous un peu hystéro (je n’ai jamais vu le marché du film à Cannes mais ça doit y ressembler).

Alors concrètement, comment ça se déroule ? Dans les faits, très simplement. Je m’habille avec quelque chose qui me ressemble le plus (il semble que je sois obsédée par « rester moi-même » dans ces moments d’hystérie) (comme si je risquais d’y perdre mon âme) et je mets des chaussures confortables (mais classes hein). Je passe par tous les arrondissements (chicounets) de Paris et je vais découvrir ce que les créateurs ont inventé pour la saison prochaine. Je prends des photos, j’Instagram (promis) et je rencontre des consoeurs avec lesquelles je débats de ce qu’on a vu. Parfois, je vais aussi aux défilés quand le show est un vrai spectacle (ça se perd) (bienvenu dans la rigueur). J’essaie au maximum de rendre la Fashion Week humaine. Pourquoi ? Déjà, parce que trop d’apparence me donne le tournis. Mais surtout, parce que c’est dans la rencontre qui se regarde dans les yeux qu’on se nourrit.

Et à quoi me sert tout cela ? Certes, montrer que j’existe auprès de ma tribu. Mais surtout, faire des réserves d’informations pour les six prochains mois. Avoir des choses croustillantes à raconter sur le blog (qui était chaussé comment!?), des idées pour lancer des papiers, des envies de stylisme pour faire des photos d’édito.

Et pourquoi est-ce essentiel ? Parce que la mode, ce n’est pas que du produit, c’est aussi de l’air du temps. Et l’air du temps, pour pouvoir le raconter ensuite, ça se rencontre en vrai.

Je crois qu’il faut le reconnaître, ce post touche au génie. Partagez :

2 commentaires

  1. Eudoxie - 26 février 2014 - Répondre

    Aaaaaaah passer des coups de fils pour s’assurer de…. grande découverte. Entre la réponse positive du service presse et le carton d’invitation papier il y a une nuance.
    Merci pour cet article et vivement le retour des show-rooms )

    1. Mathilde Toulot - 26 février 2014 - Répondre

      @Eudoxie Oui, merci pour ce message ! :)

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