
Mais siii, cette peinture de Van Eyck est dans mon sujet. Regardez les ovnis en bas à gauche.
Dans le cadre de nos post en commun avec mon collectif Les Particules Complémentaires, j’ai accepté un beau jour de septembre le thème du bois. C’est mon côté chien fou à courir partout et à me jeter dans l’action avant même que la balle n’ait été vraiment lancée. Le bois ? Oh oui wouarf wouarf je veux jouer avec vous les copines wouarf.
Moralité, je me retrouve à devoir réfléchir sur un concept qui associe bois et chaussure dans la même phrase. Un truc qu’on n’a jamais vraiment abordé avec mes doigts de pieds.
Il y a bien, comme option de post, la rédaction de toute l’histoire des chaussures depuis la naissance de l’humanité. Cela ne fait qu’une soixantaine d’année que le bois n’est plus, avec le cuir, l’élément essentiel de la conception des chaussures (depuis l’introduction du caoutchouc dans la fabrication; et ainsi le début de l’ère des sneakers). J’ai compté que si j’arrêtais mes recherche en 1960, et que je couvrais seulement 5000 ans d’histoire, je n’aurai qu’une centaine de pages de post de blog à écrire.
Comme c’est un travail qui m’est apparu fastidieux, et que j’avais déjà commencé mes recherches (je vous dis que je suis un chien fou), je préfère vous montrer des images et croquis de la manière complètement OUF (désolée, pas trouvé de mot plus percutant) dont on se chaussait partout dans le monde avant l’arrivée de Nike et Havaianas. Ajoutées à ces ovnis, quelques photos de ce que l’on porte depuis les années 70 pour mieux comprendre la circulation des idées et concepts. J’ai même poussé jusqu’en 2015 !
Moralité de la moralité ? On voit bien que la chaussure a toujours passionné les gens (et que je ne suis donc définitivement pas seule au monde) (à être folle).
Pour commencer, on va se mettre immédiatement à niveau côté style. Donc, 1/ peut-on encore porter des chaussures en bois en 2014 et 2/ si oui, comment ? La réponse est ci-dessus. Oui, on peut. SI et seulement SI (je parle à ceux qui sont curieux des tendances bien sûr, aucune obligation gouvernementale), si l’on mélange les époques et les styles. Ici, Natalie Joos du blog Tales Of Endearment porte un bustier esprit Pin-Up qu’elle associe à un pantalon Seventies, le tout dans un imprimé noir et blanc graphique et design. À mi-chemin entre la plateforme, le mocassin et le sabot, ces souliers Rochas emballent sa silhouette qui serait un poil tristounette avec de simples sandales ou escarpins. Capito ?
Sur un dessin d’Okusaï, les ancestrales Geta japonaises, comme un petit pont de bois sous les pieds. Une entrave à la marche des femmes.
Le sabot ultime ? Une architecture minimaliste et futuriste vue chez &OtherStories (été 2014).
Quand les claquettes à talons de la cagole marseillaise nous inspiraient.
Les Chopines, très à la mode (pour choper ? héhé) chez les nobles gens du 16ème siècle, ici en Espagne.
La Chopine moderne ? Les ultras compensés d’Isabel Marant.
La Creepers bio de Stella Mc Cartney pour l’automne-hiver 2014-15, ou comment le Punk est devenu « Gluten Free ».
À cause des multiples pénuries de la seconde guerre mondiale, les chaussures des années 40 étaient composées de semelles en bois. Intéressant de découvrir comment c’était fait.
Audrey Hepburn en Scholl d’infirmière ET en culotte de maillot siouplaît. Inattendu mais elle réhabilite la claquette orthopédique non ?
L’ancêtre de la ballerine ? Les Namakshin de Corée.
Si l’envie vous prend de porter des sabots dans l’esprit Seventies, voici une inspiration…
…Ou si vous préférez l’esprit cosy des scandinaves, échangez les collants multico contre des grosses chaussettes en laine.
Quand le luxe chausse ses gros sabots et fait le grand écart entre les classes sociales… Ici la collection Chanel printemps-été 2010.
L’ancêtre de la tong ? Les Padukas. Les chaussures sacrées des hindous depuis 5000 ans.
Les sabots étranges et vertigineux de Prada pour le printemps-été 2015. Dans un défilé à l’atmosphère apocalyptique, le sabot était-il le symbole d’un besoin de retour au source et à l’état de nature ?
Quand Isabelle Adjani n’avait pas si peur et surtout pas du naturel.
Les kabkabs turques, du bruit qu’elles font lors de la marche. On dit qu’elles auraient inspiré les Chopines. De l’oeuf ou de la poule… Un besoin de s’élever dans tous les sens du termes titillent les humains.
En 1970… Les Kabkabs modernes ?
En 2014… les Kabkabs sexys ? (Gianmarco Lorenzi)
Le sabot a bien 1000 ans d’âge. Il était porté en Bretagne, en Angleterre, en Allemagne (l’ancêtre de leur Birkenstock quoi) et jusqu’au Danemark, mais aujourd’hui, pour en trouver une jolie paire, vous pouvez aller chez Bosabo, ce sont des français !
Je l’adore, elle, sur son capot. C’est exactement comme cela que je porterai des sabots : avec juste une maille bien chaude…
Sinon, pour info et pour finir, je me suis commandé ces adorables petites choses sur Net-à-porter hier, trop hâte de vous les montrer portés ! (et ma psy va les a-do-rer !)
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Retrouvez tous les posts sur le thème du bois de mes copines les Particules Complémentaires :
SuperByTimaï, Café Mode, Ma Récréation, Please ! Magazine, Make My Lemonade, Veepost, What Domino Wants.
toujours une crise de fou rire de te lire. J’attends le récit chez ta psy. La recherche d’images est parfaite, bravo!
@Lili Barbery-Coulon Merci Lili !
hahahah! génial! beh si justement il devrait y avoir obligation gouvernementale! je t’embrasse mathilde!
à Venise, c’était soit les courtisanes, soit pour s’éloigner (vers le haut) de la saleté des rues (et pas qu’à Venise non plus, d’ailleurs):
http://destylesenaiguilles.fr/2010/06/29/les-sabots-hot-shoes-a-venise/
@jicky Quel article ! merci pour le lien :)
Oui, il y a pas mal de modèles « anti-boue » dans l’histoire !
Excellent !!
J’adore la photo avec la clope, le short, le marcel et les mules :-D
J’ai hésité justement cet été pour les Bosabo, vu que j’ai eu une expérience moyenne avec les sabots de Kerstin Adolphson (bd St Germain) et le bois qui s’abîme vite… Et Valérie Salacroux qui n’en fait plus, je crois…
@Gaëlle Bosabo est une bonne maison, mais leur site est affreux (c’est pour cela que je n’ai pas ajouté le lien!) !
J’aime beaucoup cet article. J’adore l’esprit cosy des scandinaves, grosses chaussettes de laine et sabots, pour une tenue d’intérieure l’hivers. En claquettes à talons pas mal pour l’été… j’ai troqué mes scholls pour des birkenstocks
Très intéressant cet article, ce tour d’horizon shoesque est documenté, éclairant ! Bravo pour le défi relevé avec brio ! (pas évident de mêler bois et chaussures !)
Estelle
lamodeestunjeu.fr
« Comment le Punk est devenu Gluten Free »… Il n’y a que sur Shooooes qu’on peut lire ça. Merci pour la leçon d’histoire en images Mathilde, j’ai bien rigolé!
@Café Mode À votre service ma chère ! ;) Le courant Gluten Free est tellement présent dans notre collectif, comme partout d’ailleurs, qu’il me monte à la tête, mais toujours pas dans l’assiette…
encore un article génial
Je ne suis pas un fan de godillots, mais là je suis bluffé par votre blog. Ces allers-retours sont passionnants.
Bonne journée!
Vous avez oublié les « scholl » d’il y a trente ans, supposées guérir du mal de dos et autres problèmes malgré un niveau sonore sur carrelage d’au moins cent décibels!
@Xam Et Audrey Hepburn avec ses claquettes de bois, ne serait-ce pas des Scholl ou alors leurs ancêtres ?
Il y aurait tout un livre a ecrire sur l’utilisation des galoches pendant la seconde guerre mondiale.
Si les blogs mode deviennent des alibis culturels et historiques…!
Et les rocking horse shoes ? Vivienne Westwood où es-tuuuu ?
Merci pour ce post, j’adore arriver sur ce blog et y apprendre plein de choses, sur l’histoire de la chaussure, de la mode, du style :) ! Batteries d’inspi rechargées !