Rencontre avec les meilleures clientes de Louboutin.

Mystérieuses jambes de clientes lors du cocktail à la boutique

Mystérieuses jambes de clientes lors du cocktail à la boutique

Qui est-elle, la richissime cliente addict aux semelles rouges de Christian Louboutin ?

Question croustillante. La semaine dernière, le chausseur m’a proposée de me livrer quelques éléments de réponses. La marque organisait une petite soirée pour les meilleures clientes dans sa boutique de Monaco (1 habitant sur 3 y est millionnaire hein) (oui oui je suis allée à Monac’)(oui merci, il faisait très beau).

La boutique du 1 avenue de Grande Bretagne à Monaco

La boutique du 1 avenue de Grande Bretagne à Monaco ouverte en 2013

Pour les cyniques, tout est dit d’avance, et pour les sceptiques, rien ne sera révélé puisque c’est Louboutin qui m’a conviée à la rencontre. J’en conviens, je n’ai sans doute pas eu le bonheur d’assister au spectacle des plus excentriques. Mais peu importe, les enjeux ne sont pas là. Bien sûr que les riches sont fous, mais pas plus que les pauvres ou que la middle class. L’enjeu était ailleurs parce ce qui était frappant, c’est l’amour. L’amour dingue. L’adoration. Le fanatisme. La communion autour d’un même fétiche : la shoes. Pour preuve ? Ils appellent les chaussures par leurs noms, les Pigalle, les So Kate ou encore les Pensamoi, qu’ils connaissent par coeur.

Autour d’une petite coupe de champagne, suivie d’un cocktail intime dans les salons privés du Casino (oui merci, c’était très cosy), j’ai papillonné à ma guise à la découverte de la trentaine de convives.

Le modèle Pensamoi de la collection printemps-été 2015

Le modèle Pensamoi de la collection printemps-été 2015

D’abord, j’ai longuement parlé avec Kristina. Enfin, d’abord, surtout à sa robe. Je n’ai pas l’habitude de voir quelqu’un habillé en robe longue Emilio Pucci avec découpes sophistiquées dans le dos, le tout bordées de chaine dorée, et cela à six heures du soir (Je ne vois ça que dans les magazines hein, je suis comme vous, moi), sans compter les sandales Loubout’ en soie multicolores avec, posée délicatement sur la cheville, une énorme pensée ornée de strass. Je lui demande combien elle a de paires. « Environ 60. Depuis le début de la saison. Généralement, j’en achète 80 paires par collection (je fais un rapide calcul dans ma tête, cela représente près de 55 000 euros) (oui merci, j’ai toujours été bonne en calcul mental) mais pour la plupart je les cache ! Mon mari ne doit pas voir tout ce qui arrive. Je dois en posséder à peu près 450 paires, toutes marques confondues, et 270 de Louboutin (la boutique de Monaco n’a ouvert QUE depuis 2 ans). J’aime beaucoup les talons de 12 cm. La vanité repousse toujours plus loin les limites de ma souffrance ! (elle rit) » Kristina ne travaille pas et son mari est un ancien exportateur italien de peaux. Ils profitent tout deux de la vie et elle l’entraîne dans son addiction aux souliers à semelle rouge. « Dans notre appartement rénové, il m’a fait construire un dressing uniquement pour ranger mes chaussures. J’ai fait des captures d’écran du film Sex&The City, quand Carrie Bradshaw découvre le shoesing que Big lui a construit, et j’ai tout donné à l’entrepreneur pour qu’il fasse pareil. Il y a des étagères, des placards lumineux, le tout dans une pièce assez vaste (c’est vrai, elle m’a montrée les photos) (refermez la bouche), comme çà je n’oublierai plus mes chaussures dans les boîtes ! ».

Puis je tombe sur Rebecca. Manteau en soie jaune pâle et talons de 12 cm en cuir verni assortis à sa tenue. Elle me parle en anglais avec un fort accent italien.  « J’en ai 300 paires. J’ai acheté au moins 150 modèles cette année. J’ai un box exprès pour les garder, fermé à clé. Toutes les chaussures sont dans leur boîte avec un polaroïd dessus car ma gouvernante ne connaît pas les noms par cœur évidemment (elle rit). » Rebecca me donne ces chiffres sans sourciller. Elle assure n’acheter plus que des Louboutin. « Le génie de Christian Louboutin est de créer des chaussures qui servent les femmes, pas l’inverse. Par exemple, je n’aime pas Nicholas Kirkwood car il fait des chaussures pour lui, pas pour moi !» Elle travaille ? « Oui je fais du conseil en finance pour les grands groupes de luxe. J’aimerais aussi développer une activité de conseils en positionnement de marque et image ». Une working girl, donc, qui sait exactement, et de manière très argumentée, pourquoi elle achète tant de chaussures. « Aujourd’hui, on vit l’âge d’or des chaussures. Les vêtements sont ennuyeux. Soit ils sont tous identiques, soit ce sont des créations importables pour faire plaisir uniquement aux créateurs. Christian, pour moi, a tout révolutionné. C’est lui qui a ouvert la voie des chaussures. Il ne s’est pas dénaturé, il est resté lui-même. Je trouve que la plupart des grandes maisons ont perdu leur identité à force de vouloir devenir des empires. Je les délaisse peu à peu. Je voyage beaucoup pour mon travail et ce que veulent les gens riches maintenant, qu’ils soient japonais,chinois ou russe, ce sont des marques de niche avec une vraie identité.»

Un homme m’aborde. Il s’agit de Michel, venu avec sa femme de Nice, où ils sont agents immobiliers. Il brûle de me raconter sa love story avec Louboutin. « Je suis devenu obsédé par les chaussures Louboutin. C’est complètement fétichiste. J’assume ! J’ai un Power Point qui regroupe tous les modèles que l’on a acheté : 54 en 6 mois – on a découvert la marque en octobre – 55 avec celui que je vais acheter samedi. » Son sourire goguenard en dit long sur la conscience qu’il a de son addiction. « Quand on vient en boutique avec ma femme, c’est moi qui la pousse à acheter. On se dispute presque. Je ne peux pas ressortir sans au moins une paire. Au pire, j’en prends une au rayon homme pour moi ! Si j’y vais sans elle, car je viens au moins une fois par semaine, j’en prends toujours minimum 3 paires. » Quand d’autres achètent des antiquités, Michel achète des chaussures.

La soirée se poursuit, je discute avec un jeune couple de Cannes, elle a 3 paires et ce cocktail de privilégié est un conte de fée. Puis je découvre une ancienne marathonienne olympique, elle a peut-être 7 ou 8 modèles mais porte ce soir-là des chaussures Max Mara. J’échange quelques mots de russe (LV3 au lycée) avec une femme vêtue d’une somptueuse robe Valentino. Elle estime avoir des centaines de paires, impossible de savoir, mais elle n’achète plus trop, elle a déjà tout.

Je ne résiste pas à vous montrer mes ballerines Cora, saisies sur le tapis du Casino de Monte Carlo !

Je ne résiste pas à vous montrer mes ballerines Cora (de Louboutin pas du supermarché), saisies sur le tapis du Casino de Monte Carlo !

Difficile de conclure. Il y a les clichés, et puis des individualités dans chacun d’eux. Je n’ai pas vraiment envie d’établir de théorie, juste de retenir que Christian Louboutin a bâti un empire d’amour et de désir. Sans pub, sans matraquage, sans exploitation massive. Et pour ça, chapeau, enfin, plutôt, chaussure, non ?

J’ai besoin de followers pour fanfaronner auprès de mon ex. Partagez :

5 commentaires

  1. Hélène - 2 avril 2015 - Répondre

    Pas de jugement de valeur, elles sont dans un autre monde, c’est tout.

    Kristina est beaucoup trop mignonne à vouloir cacher ses nouvelles acquisitions à son mari :)

  2. ah….les louboutins étaient sur ma wishlist pendant longtemps et en ont disparu…je voulais des escarpins noirs à petit talon et à l’essayage, déception….on voit trop le début des orteils….et en 41, je ne trouve pas cela joli….
    mais un jour peut-être, je les réessayerai…

  3. nat - 18 avril 2015 - Répondre

    J’ai ma paire de Pigalle noire vernis.Je nai pas le budget pour en avoir d’autres pour le moment.Une par an pas plus :( pas le mm monde!

    1. Dr Shooooes - 20 avril 2015 - Répondre

      @nat Pas le même monde, c’est sûr… Après faut-il vraiment avoir TROP de chaussures pour être heureuse ? non hein ! :)

  4. Marie - 1 mai 2015 - Répondre

    J’adore ce genre d’article, merci pour cette immersion dans cet autre monde !

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