Il n’y a pas que les chaussures dans la vie

Il y a aussi les chaussures de Tango.

Dimanche, la marraine de mon cher et tendre (oui, il a une marraine, on les prend comme ils sont que voulez-vous) se lève de table vers 16h, sort de la pièce et revient avec un sac shiny glitter argenté. Puis, elle en sort une paire de pompes à talon aiguille, avec des effets de python métal. Elle les enfile. Je n’ose rien dire. MAIS BON SANG, QU’EST CE QUI LUI PREND ?

« Je vais au Tango, il y a une milonga juste à côté de chez vous, dans la crypte de l’église ».

Une heure et trente minutes plus tard, je suis moi-même dans cette crypte, magnifique et majestueuse (la crypte, pas moi), face à un orchestre de femmes, subjuguée par les danseurs sur la piste improvisée. Et par les pieds des femmes. Elles ont toutes des sandales à talons aiguilles si belles que je suis envoûtée. Je les regarde danser et bouger, tourner ou glisser les pieds avec un tel émerveillement que je sais déjà que ma psy va se régaler avec cette histoire. Mais enfin, toutes ces sandales multicolores, qui brillent et qui semblent étudiées pour rendre les jambes des femmes sublimes, c’est quand même pas ma faute si ça existe, si c’est beau, si cela n’arrive jamais d’en voir autant à la fois. Non?

Alors que je m’inquiète au plus haut point de mon addiction féti-shoesesque, une main se pose sur mon épaule. Voilà, je suis repérée, on va me demander de sortir.

Non, en fait, c’est mon cher et tendre. Koi, ké ki veut à me déranger là, en pleine extase?

Il me montre un truc au loin, je regarde, je vous jure que je deviens muette. Sur une table, des dizaines de chaussures de tango. Un mec est là, il les vend. Oh. Non. Oh. Je. Dois. Y. Aller.

Et là, je peux vous dire, que lui et moi, on s’est entendu comme deux sommeliers médaille d’or qui seraient prisonniers dans un ascenseur et découvrirait leur point commun.

Il m’a expliqué que les chaussures sont fabriquées en Argentine, que les deux marques les plus dansées sont NeoTango et Comme il faut, qu’elles sont déclinées dans des dizaines et des dizaines de couleurs. Je lui ai demandé gentiment si je pouvais faire des photos. D’un air complice, il m’a montré la découpe d’un talon, le travail du cuir sur un modèle, le subtil positionnement des pois sur une lanière. Une conversation entre esthète, quoi.

Ce qu’il y a d’extraordinaire avec les chaussures de Tango, c’est qu’elles ne sont pas du tout fashion ni rien, mais qu’elles reviennent à l’essentiel. L’essentiel de ce que doit être une sandale, une sorte de serpent qui s’enroule autour du pied pour envoûter le regard (ami poète bonsoir).

Si le monde s’écroulait, il ne faudrait conserver que les chaussures de Tango.

Porter une chaussure de Tango et mourir. Parce que, comme dans la chanson, on aurait atteint le paroxysme.

Du coup, je n’en ai pas acheté, parce que je voulais conserver l’opportunité de continuer à désirer des chaussures imparfaites, comme des Miu Miu ou des Louboutin.

À 10 millions de partages, je me mets toute nue en Loubout’ à Répu.

3 commentaires

  1. katou36 - 1 février 2012 - Répondre

    j’aime beaucoup ton article !! ^^

  2. natacha - 15 février 2012 - Répondre

    Great! you look so cute!

  3. Julie - 6 juillet 2012 - Répondre

    Ce sont toutes des sandales à talon faut penser aux escarpins quand mm au cas ou il fait froid lol

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