Décryptage AH-14 : Francesco Russo.

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Photo de Rachel Sandler.

Francesco Russo est italien, il est nouveau dans la cour des désirables.

Ancien designer chez Sergio Rossi et Yves Saint Laurent (les Tribute, c’est lui), il a fondé sa marque éponyme en septembre 2013, et ouvert une boutique au numéro huit de la rue de Valois à Paris.

Dans la série des adeptes de la ligne, Francesco est le digne copain de Gianvito Rossi, fils de Sergio. Un poil d’audace en plus.

Peu de fioritures, ou alors, à la manière d’un architecte. Des traits qui découpent le pied, des pics qui contournent les rondeurs, il y a quelque chose de classieux et de provocateur dans la manière dont l’homme s’amuse du pied des femmes.

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Si je croisais une femme avec ces souliers aux pieds, je crois que j’aurais un peu peur tout en étant captivée. Il y a des pompes qui exigent des femmes puissantes. Ces escarpins en croco au look de fausses bottines semblent vous regarder de haut. Inattendus et nobles à la fois, ils manquent peut-être un peu d’évidence. C’est le prix de l’innovation.

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Ce stiletto qui consume le pied de flammes de cuir véhicule un esprit moyenâgeux légèrement déroutant. Sans doute parce que la forme est très emboîtante. C’est une belle tentative pour renouveler le périlleux exercice de l’escarpin.

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Les flammettes s’apposent aussi sur une bottine aux traits parfaits. Un coup de crayon pour le talon, deux courbes pour la cambrure. Cela semblerait presque facile.

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L’autre bottine est un modèle en cuir perforé et animal sauvage. Un jeu de trompe-l’œil nous fait le coup de la chaussette de luxe en opposant les tâches avec les trous. Une belle prise de risque. On imagine que seul un tailleur Alaïa saurait se confronter à ces bottines rugissantes.

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La langue de cuir qui vient lécher le talon d’Achille (pas de contrepèterie) est mon concept préféré. Une idée qui souligne la cheville sans l’alourdir. Encore faut-il avoir le mollet haut (on ne vous l’avait jamais faite celle-là hein, le mollet haut). Le talon « kitten », c’est à dire « petite aiguille », est une tentation divine sur le papier mais peu pour la silhouette. Berthes aux grands pieds s’abstenir…

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Sur l’aiguille pure, c’est beau.

La langue est désormais la signature de Francesco. C’est si évident qu’on se demande comment l’idée n’a pas été exploitée plus tôt. Gage d’un grand chausseur ?

J’ai besoin de followers pour fanfaronner auprès de mon ex. Partagez :

2 commentaires

  1. Gaëlle - 2 juillet 2014 - Répondre

    Bonjour Mathilde,
    Je connais le travail de Francesco Russo par ses créations chez YSL et Rossi, et j’avais même l’impression qu’il chaussait tout le groupe Gucci, tellement à un moment toutes leurs chaussures avaient un air de famille… Il a beaucoup de talent, c’est sûr !
    Je ne sais pas si c’est ta sélection, mais hormis le kitten heel, tous les talons sont identiques et immenses (au moins du 12 cm…) !!! C’est beau, mais ça m’énerve, ce côté fétichiste du talon aiguille adoré des créateurs masculins. Pas portable par grand monde, mais bien sûr vu les prix, ça ne doit pas être l’idée non plus ;-)
    Sinon, j’ai déjà vu la « langue » sur le talon d’achille, chez Michel Vivien il y a longtemps…

  2. zebulon - 6 juillet 2014 - Répondre

    Merci de rappeler que les chaussures ont aussi des créateurs .. Adepte de Sergio Rossi depuis un -certain -temps , j’ai pu admirer la créativité (toujours ‘portable’ à mon goût) du monsieur. Reste à voir ce que cela donnera sous son nom. Les spécimens en question semblent prometteurs. Nous sommes d’accord sur la hauteur du talon. Oui au stiletto heel mais au-delà de 10-10.5 cm, la démarche perd en légèreté …me semble -t-il

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