Rien de spécial, la collection Laurence Doligé pour Minelli?

Vous voyez les sujets dans les journaux qui vous autorisent à garder des trucs d’une année sur l’autre, ou à les jeter sans pitié ? Ou encore les listes d’essentiels de filles qui ont du style ? Ou encore la quête mainte fois énoncée ici de la paire parfaite qui-se-porterait-chaque-saison-serait-toujours-belle-et-siérait-subtilement-à-mon-corps-et-à-mon-style ?

Il était question de tout cela mardi soir au Meurice avec la créatrice Laurence Doligé à l’occasion de la présentation de sa collection de chaussures avec Minelli. Je ne veux pas faire ma bloggueuse énamourée mais j’adore ses créations. Vous connaissez la verve vestimentaire d’Isabel Marant, son côté loose, cool et chic ? Chez Laurence, le discours s’adresse aux mêmes filles mais le ton est plus « brut », les matières ont un air de vécu et d’usé, les coupes sont boyish. Si la Parisienne d’Isabel est une fille worldwide, celle de Laurence est un vrai titi.

Et Laurence, qui refuse toutes les collaborations, a subitement décidé de s’acoquiner avec Minelli pour présenter une ligne de chaussures signées de ses blanches mains. Un « One shot », me confie-t-elle, « juste une fois, pour m’amuser » (vous êtes prévenue). Et pourquoi Minelli ? « Parce que c’est une marque généraliste, qui sait faire des modèles simples et chics ». On est d’accord. Minelli fabrique des souliers assez qualitatifs avec des lignes classiques ou minimalistes, capable de séduire une modeuse exigeante.

Tout en regardant cette collection, je demande à Laurence « alors, c’est quoi le pitch ? » (LA question relou des journalistes). Et là, très cool, très zen, elle me répond « c’est tout ce qu’on garde, tout ce qu’on porte tout le temps et qu’on n’a pas envie de jeter. ». Et elle ajoute « rien de spécial ». C’est gonflée, non, de dire ça à une journaliste, hein ? J’ai adoré cette réponse. Tout est dit de nos désirs actuels. Rien de spécial. Des lignes simples, faciles à vivre, qui font de l’effet sans trop en faire et se targuent d’être intemporelles.

Personnellement j’ai envie de faire simple contre la marée du streestyle et de la multiplication des marques (je n’ai pas la vocation d’Anna dello Russo), d’être rapide et efficace dans un monde qui me demande d’être (ultra) (mega) performante, et de stopper à mon niveau très privé ce vertige de la consommation à outrance.

C’est pourquoi, j’apprécie la démarche de Laurence. Alors, dans sa collection, il y a :

escarpinrougeUne paire d’escarpins 80’s avec son décolleté en pointe légèrement emboitant , « elles sont sexy », laisse tomber Laurence en toute simplicité. Et puis le talon n’est pas trop haut. Et elles sont toutes déclinées dans un cuir craquelé , très emblématique de son travail autour du used.

bottineoeilletEt puis une paire de bottines en peau avec une pléïade d’oeillets en métal. Certaines de mes consoeurs des journaux féminins se pâmaient devant ce modèle. J’ai fait remarquer à Laurence que le talon était haut pour le quotidien auquel elles sont destinées, et elle m’a répondu « mais, moi, quand j’habitais à Paris, je faisais du vélo avec cette hauteur !  » (elle habite maintenant à New Dehli). Et c’est vrai qu’à vélo, on ne sent pas la cambrure, hein. C’est une manière de voir les choses.

bottinesIl y a aussi les bottines plates boyish, déclinées en cuir craquelé ou en Polydo, un cuir noir brillant, très Dandy.

derbyEt enfin, ces délicieux petits derbys en cuir craquelé blanc. Avec les tenues sombres de l’hiver, cela illoumine mes chérrrries.

Les prix sont accessibles, et c’est tout l’intérêt du truc. Mais du coup, c’est ultra perturbant parce que, on m’a toujours dit (enfin, j’ai toujours absorbé cette règle) : qui dit pièce qu’on garde, dit chère, parce que hyper quali, belles matières itou, donc grosse économie pour arriver à se l’acheter, jeu de frustration, d’effort, de patience, de force mentale pour garder le cap et ne pas abandonner. Mais si les pièces qu’on garde sont à des prix raisonnables et donc accessibles, qu’est-ce qu’on va bien pouvoir se fixer comme objectif dans la vie ???

Escarpins : 139 euros, Bottines avec les oeillets : 199 euros, bottines plates : 169 euros, derbies : 139 euros. Dans toutes les boutiques Minelli au mois de septembre. 

Alertez la terre entière de l’importance de ce sujet, partagez :

8 commentaires

  1. Café Mode - 12 juillet 2013 - Répondre

    Je m’auto-réserve les escarpins. Ca arrive quand en boutique ces beautés?

    1. Shooooes - 13 juillet 2013 - Répondre

      @Café Mode Elle arrivent en boutique (dans toute la France et le même prix partout) le 21 septembre. À VOS CB !

  2. Geraldine - 12 juillet 2013 - Répondre

    Heu non les escarpins sont pour moi merci! Mais entre Géraldine on peut s’arranger ;)

    +1 sur la question de la date de mise en vente!

  3. emma - 13 juillet 2013 - Répondre

    j’achète le stock! C’est l même prix en province?

  4. Je les trouves nul part :(

  5. Et il va falloir attendre septembre!?
    Merci pour ce post très, très bien vu et merveilleusement rédigé…

  6. Alex - 2 août 2013 - Répondre

    Bonjour,

    Je viens de créer une page Facebook pour rendre hommage à nos pieds. (Elle n’en est qu’ ses premiers jours)
    Une manière un peu décalée et originale pour faire passer des messages, faire de la pub pour d’autre pages ou blog, parler de ses vacances (c’est d’actualité) …
    Bref, une excuse pour parler de tout et de rien.

    Votre blog est un peu l’esprit auquel j’essaye d’amener ma page.
    Si vous le désirez, nous pouvons publier certaines de vos photos ainsi qu’un lien directement vers votre blog.

    Voici l’adresse : https://www.facebook.com/feetbookcestlepieds

    Au plaisir de recevoir votre réponse

    Cordialement
    Alex

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